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Nr.1401

An Marg. Guillot

Adveniat Regnum tuum.

Paris, 25 Juin 1864.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Je viens vite répondre à votre dernière lettre.

Il faut à tout prix que Mr Neveu, ou fasse l'acte, ou soit de moitié. Pour moi, je vous dirai que vous n'êtes pas du tout obligée de prendre Mr Dély. Je ne le connais pas. L'acheteur est toujours maître de choisir son notaire. Puisqu'il a traité la grande question de la ruelle, donnez-lui le profit de l'acte, c'est mon avis; après tout, si Mr de Soland veut aussi le sien, cela peut se faire, mais que le vôtre soit Mr Neveu; jamais un vendeur n'a le droit de vous imposer son notaire. Oui, à tout prix, finissez-en avec la ruelle et le plus tôt possible par Mr Neveu; qu'on se hâte de faire les deux murs.

J'ai toujours en la pensée que le 24, jour de l'entrée en possession, le bon Maître ferait résoudre la question en votre faveur.

J'écris ce soir pour l'argent à Marseille...................................................................... ... .................................................................................... (Cinq lignes effacées) ...

Je crois que cette demoiselle Baillet avait des soeurs, et que c'est sous ce prétexte qu'on l'a renvoyée; gardez-vous donc de la recevoir, et écrivez-lui que ce n'est pas possible. Oui, je m'en souviens à présent, on fut très heureux de s'en débarrasser.

Je serai heureux quand la ruelle sera close.

Adieu, je vous bénis toutes.

EYMARD.


Nr.1402

An Marg. Guillot

Paris, St Pierre, 29 Juin 1864.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Merci de vos voeux pour a St Pierre. J'aurais bien besoin de lui ressembler au service du Bon Maître, surtout en son amour.

Votre lettre qui m'apprenait hier la dissolution de l'oeuvre de ces Dames m'a bien peiné. J'en ai écrit un mot par le télégraphe au P. Leroyer. Pour vous, abandonnez-vous à la divine Providence; vous n'y êtes pour rien, et si cela arrive, n'en faites pas de reproches ni à Dieu ni aux hommes: c'est Dieu qui l'a voulu ainsi pour le mieux.

Les adoratrices ne vous manqueront pas.

Vous ferez très bien de faire au grenier toutes les petites cellules possibles et convenables.

Plus tard, quand la maison de Soland sera habitable, il faudra même faire un corridor au milieu du premier pour avoir des cellules de chaque côté.

Faites arranger de suite le parloir et cette chambre du frère: cela presse; et pendant que l'on y est, vous feriez bien de faire faire dans le grenier autant de cellules qu'il y a de fenêtres, et si quelque chambre en a deux, de la diviser.

Pour le fourneau, ne vous décidez pas à en faire venir un de Paris avant d'avoir éprouvé ceux d'Angers; c'est le tirage de la cheminée ordinairement qui fait le bon fourneau, et comme Mr Trottier est là près de vous, c'est plus facile pour les réparations.

Il en a de plus grands; si je pouvais vous envoyer le vôtre, je le ferais bien; mais démonté il ne vaudra pas peut-être grand-chose.

Si vous en prenez un chez Mr Trottier, vous pourriez vendre le vôtre, ce n'est qu'un prêt; c'est 100 fr. d'économisés; nos mm., en ont un en attendant.

Pour les vocations, il faut attendre, puisque c'est plein; cependant si vous pouvez faire plaisir à Mr le Curé en recevant la sienne dont il m'avait parlé, ce serait convenable.

Je m'occupe de faire imprimer vos Règles.

J'ai eu tort de vous dire, si on achète la maison Russon, de faire faire l'acte par Mr Neveu. Celui-là, je l'ai promis à Mr Pelou, son notaire.

L'argent n'est demandé que pour le commencement de juillet. Il est difficile d'avoir de suite l'argent par le temps qui court.

D'ailleurs la maison de Soland est à nous, elle est achetée, nous en avons l'acte sous seing privé.

Je vous bénis toutes, et surtout la chère voyageuse. A la garde de Dieu.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

EYMARD.


Nr.1403

An Abbé Heinrich Durand

Deux lettres de S. Pierre-Julien Eymard adressées (probablement) à l'abbé Henri Durand au Séminaire Saint Sulpice.

Adveniat Regnum tuum

Paris, 30 Juin 1864

Monsieur l'abbé

Vous m'avez écrit le 5 juin pour me demander un jour et une heure. Je suis tout à votre disposition, seulement veuillez m'écrire la veille, le jour et l'heure qui vous conviennent et je vous attendrai, et nous causerons de ce qui vous intéresse.

En notre Seigneur

Monsieur l'abbé

Tout à vous

Eymard

Signez seule la lettre du Maire.


Nr.1404

An Herrn Josef-August Carrel

Paris, 30 Juin 1864.

Cher ami,

Ne m'en voulez pas si je n'ai pu aller vous voir; un gros malade m'attendait: c'est le Père de Cuers revenant de Jérusalem. Cela pouvait le tuer; heureusement, avant-hier soir, il y a eu réaction, et le voilà mieux.

Jérusalem marche! La Propagande, au nom du Saint-Père, vient de nous en ouvrir les portes fermées à tout autre religieux depuis cinq à six cents ans.

Le Très saint Sacrement va donc y faire son entrée triomphante! On me dit que son culte à Jérusalem y est bien misérable; tout y est mort et y parle de la mort; nous irons y montrer la vraie vie.

J'aurais été si heureux de vous voir tous en famille! Voyageur, je ne vous ai bénis qu'en passant, mais je reste toujours,

Cher ami,

Tout vôtre en N.-S.

EYMARD, S.


Nr.1405

An Gräfin v. Andigné

Cette lettre est adressée au Comte d'Andigné.

Paris, 30 Juin 1864.

Monsieur le Comte,

Madame votre soeur est venue me donner la douloureuse nouvelle de la mort de votre bon et aimable cousin. J'en ai été atterré et n'ai eu le courage d'en écrire à personne. Je venais de recevoir une bonne lettre de Mr Gauthier. Je vous l'envoie, Monsieur le Comte, elle vous dira les deux choses: l'affection qu'on avait pour le nouveau marié et un peu l'espérance du second que je ferai revivre dans quelque temps.

Combien je serais heureux, Monsieur le Comte, si je pouvais aider un peu et plus heureusement à la seconde proposition! Mme la Comtesse a eu la bonté de m'écrire, permettez-moi d'insérer ici ma réponse de reconnaissance.

Daignez agréer les hommages respectueux et tout dévoués de votre très humble et obéissant serviteur.


Nr.1406

An Marianne Eymard

Paris, 30 Juin 1864.

CHERES SOEURS,

Il m'a été impossible d'aller jusqu'à La Mure; j'en avais cependant un vif désir, cela a été un sacrifice pour moi; mais cette vie n'est semée que de croix ou d'épreuves afin que l'on ne s'y attache que comme à un chemin qui doit nous conduire au ciel.

Ce qui m'a fait vite revenir à Marseille, c'est que l'un de nos Pères qui arrivait de Jérusalem était bien malade; depuis un jour cela va mieux, et le voilà, je l'espère, guéri.

Je vais toujours bien, le Bon Dieu est trop bon pour moi, car je suis étonné de faire ce que je fais sans fatigue.

Autrefois je ne pouvais pas couper mon sommeil sans être fatigué; aujourd'hui cela ne me fait rien. Le Bon Dieu me soutient et je devrais être meilleur.

Nos maisons de Marseille vont très bien et font beaucoup de bien; ces Dames à Angers sont toujours contentes, mais elles sont un peu à l'étroit pour le moment.

Mlle Guillot était un peu fatiguée; elle s'en est tant donné!

Nous préparons une belle fondation à Jérusalem, nous désirerions un jour acheter le Cénacle et faire l'adoration là où Notre-Seigneur a établi ce grand Sacrement; mais nous ne le pouvons pas encore, et pour y réussir nous allons faire à côté, dans la ville, une fondation d'adoration, et cela dans le courant de l'année. Le Saint-Père nous a fait écrire un belle lettre pour nous y encourager.

Priez bien pour cela, car ce sera une grande grâce pour tous.

Jamais je n'avais vu une si belle procession comme celle de Marseille; impossible de s'en faire une idée! Mr le vicaire de La Mure a dû vous le dire, j'ai bien regretté de ne pas l'avoir rencontré.

Allons courage, chères soeurs, soignez-vous bien, aimez bien le Bon Dieu et faites-le bien aimer de vos filles.

Tout vôtre en N.-S.

Votre frère.

EYMARD.


Nr.1407

An P. Leroyer

Paris, 1er Juillet 1864.

Bien cher Confrère,

Je désirerais que vous prissiez des renseignements auprès du Curé de ce postulant, et si vous le jugez bon, de l'éprouver davantage.

Il est possible que nous ayons besoin d'un postulant semblable, je le saurai la semaine prochaine; en voici la raison: on nous présente une ancienne abbaye à acheter pour le noviciat, là on aurait besoin d'un jardinier; nous devons aller la visiter lundi ou mardi avec le P. de Cuers; puis, je vous en écrirai; s'il vous embarrasse, renvoyez-le un peu chez ses parents, ici nous n'en avons pas grand besoin.

Je suis aise des explications que vous avez eu la bonté de me donner sur ces Dames de la ville, nous n'y sommes pour rien: cela le regarde. Monseigneur sait bien combien nous lui sommes dévoués.

Le bon Père de Cuers a été un peu souffrant de l'estomac, c'est la réaction de son voyage et du climat. Il va mieux. Nous venons de recevoir une excellente lettre du Cardinal Préfet de la Propagande, qui loue notre dessein d'aller à Jérusalem et nous engage fortement à l'exécuter.

Demain soir, je dois aller au Ministère des Affaires Etrangères pour demander une lettre de recommandation et de bienveillance pour notre fondation.

Tout nous fait espérer que 1864 sera une grande année pour la Société.

Priez pour Elle et pour nous tous.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

EYMARD.


Nr.1408=Ident mit dem Brief Nr.1388! Es muß sich um ein Datierungsfehler im franz. Katalog handeln. Siehe also Nr.1388!


Nr.1409

An Abbé Durand Heinrich

Paris, 4 juillet 1864

Cher Monsieur

Je suis obligé de faire une absence jusqu'à mercredi soir. Je crains de n'être pas arrivé à midi. Je viens vite vous en donner avis pour vous éviter la course.

Je prie et prierai bien pour vous afin que ce desiderio desideravi s'accomplisse en notre Seigneur.

Tout à vous in Xo

Eymard


Nr.1410

An Marg. Guillot

Paris, 7 Juillet 1864.

Chère fille en Notre-Seigneur,

J'ai en ma possession les 15.000 francs. Je vais vous les envoyer par voie sûre. J'arrive d'un voyage de trois jours. Je n'ai pas encore vu Mr Bouvier.

A plus tard.

Tout à vous en Notre-Seigneur.

EYMARD.


Nr.1411

An Marg. Guillot

Adveniat Regnum tuum.

Paris, 8 Juillet 1864.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Je vous envoie ci-inclus un billet de quinze mille francs à vue sur la banque d'Angers; vous n'avez qu'à mettre derrière, au-dessous des deux lignes imprimées:

Pour acquit.

Angers le.....

14 Rue de l'Hôpital.

Marguerite Guillot.

Vous le remettrez à monsieur Neveu, qui en retirera l'argent sans aucun frais. Puis vous m'enverrez un billet de quinze mille vingt-trois francs pour reconnaissance de la somme pour couvrir le créancier et moi; les 23 fr. en sus sont premièrement 15 fr. qu'il a fallu donner à Paris pour avoir un billet sur la banque d'Angers, et les 8 fr. pour la banque de Marseille à Paris; à moins que vous aimiez mieux les donner en dehors de la somme ronde.

Faites bien dans la maison Soland toutes les réparations nécessaires, pour n'avoir pas à y revenir. Oui, mieux vaut les planches au parloir.

Oui, faites cette porte de communication avec le parloir, où serait une mère, sans grille pour se voir. Toutes les portes seraient irrégulières, si celle-ci l'était.

Mais oui, je vous avais bien dit de faire le second de la maison Soland, c'est nécessaire d'y avoir toutes les cellules possibles, la place vous manquera plus tard.

Pour la retraite, je ne puis la donner maintenant, j'ai trop à faire. Est-ce que le Père Leroyer ne vaudrait pas mieux? Pauvre P. Leroyer! qu'allait-il dire là? Enfin le bon Maître arrangera tout. Vous feriez bien d'écrire à Monseigneur comme vous serez heureuses toutes de recevoir son oeuvre.

Envoyez-moi le billet de Mr Le Clère, pour que je le fasse payer.

Je vous bénis en Notre-Seigneur.

EYMARD.

Donnez-moi l'adresse de soeur Ben.; priez pour une affaire qui regarde la Société de Marie. Je vous envoie la lettre de cette pauvre petite innocente; elle l'est, oui.


Nr.1412

An Marg. Guillot

A. R. T.

Paris, 10 Juillet 1864.

Chère fille en Notre-Seigneur,

J'ai reçu votre lettre. Je suis content que l'argent vous soit arrivé à bon port. J'irai chez M. Le Clère et vous tirerai et enverrai cette somme aussitôt. Pour payer les ouvriers, on a toujours un laps de temps; il faut attendre les mémoires, il ne faut payer que les petits ouvriers, comme tapissier... Mr Trottier vous attendra, je n'ai pu voir Mr Bouvier, je l'ai regretté.

Je vous en prie et conjure, ne laissez pas de porte de communication entre la maison et la chambre de Joseph: ce n'est pas possible, ni prudent, quelqu'en soit l'avantage. Il doit passer par la porte commune comme tout le monde. C'est déjà assez de cette porte du parloir réservé aux mères, dont l'escalier doit partir du parloir du public.

Je suis bien content que vous ayez beaucoup de cellules en la maison Soland, elles ne seront pas de trop; faites bien ce qu'il y a à faire pour que l'on n'y revienne pas.

Pour recevoir les aspirantes, attendez que vous soyez casées, à moins d'exception légitime faite par Dieu. Tenez à ce qu'il n'y ait pas de privilégiées dans la chapelle par des bancs et des chaises personnelles; dès l'instant que l'on ne paye pas, il faut que vos chaises pour les adoratrices aient le premier rang. Je n'ai jamais voulu souffrir cette possession indirecte d'une place par des chaises marquées: c'est à la première venue.

Jérusalem est en marche. Ne pourriez-vous pas nous faire pour cette fondation quelques ornements comme les vôtres? - Bien entendu que j'en ferais les frais d'achat, mais vous fourniriez le travail. Puis il faudrait s'y mettre bientôt, car nous en aurons besoin dans le mois de septembre ou d'octobre.

Je vais y envoyer de suite le P. de Cuers avec un frère pour préparer les voies, il partira vers la fin du mois.

Priez pour cela.

Je vous bénis toutes en Notre-Seigneur.

EYMARD.

P. S. - Si Mgr l'Evêque devait venir souvent, il ne faudrait pas vous mettre sur le pied de donner comme moi cinq francs chaque fois, mais une fois ou deux l'année.

Faites-moi sur ce papier la reconnaissance, celle que vous m'avez envoyée vous ferait mettre à l'amende: Je soussignée, Supérieure des Servantes du Saint Sacrement, rue de l'Hôpital, 14, reconnais avoir reçu en dépôt du R. P. Eymard, Supérieur de la Société du Saint Sacrement de Paris, la somme de quinze mille sept francs cinquante, que je tiens à sa libre disposition.

Angers le ...


Nr.1413

A Mgr CHAILLOT, Rome

Paris 10 juillet 1864

Monseigneur,

Pour avoir le plaisir de vous écrire et de vous /remercier/ de votre bonne lettre et de votre bienveillance, je me suis réservé de vous envoyer directement le montant de mes 2 souscriptions aux Annales et à la correspondance, savoir 34 Fr. J'y ajoute des honoraires de messe, pour le reste à 1 Fr l'honoraire, qui peut-être feront plaisir à quelque prêtre, j'en ai fait passer quelques-unes au pénitencier français de S. Pierre.

J'ai vu avec plaisir Le Monde louer votre dernier article sur les Patriarcats et citer de la correspondance des extraits; c'est nécessaire de ses faire connaître; aujourd'hui surtout, et par tous les moyens légitimes.

Il semble que l'on s'en donne un peu sur la bonne théologie et l'esprit de la vraie science romaine.

Merci encore, Monseigneur, de votre bonté pour ces M.M. de Marseille, ce sera là une bonne plante semée dans la Ste Eglise, ils seront romains et ils en avaient besoin.

Usez de moi quand vous aurez quelque chose à faire; je serais si heureux de vous prouver toujours ma bien vive et sincère reconnaissance et vous prie de me croire en N.S.,

Monseigneur,

Tout vôtre.

Eymard.


Nr.1414

AU CARDINAL BARNABO, Préfet de la PROPAGANDE

Paris 10 juillet 1864

Eminence,

Nous avons reçu avec une grande reconnaissance la lettre que vous avez daigné nous écrire, à la date du 31 mai 1864 relative à la demande que nous avions faite à Sa Sainteté, pour racheter le Cénacle et y faire une fondation perpétuelle; et dans le cas d'impossibilité actuelle, nous avions demandé la faculté des faire une fondation d'attente dans Jérusalem même; afin qu'étant sur les lieux, nous puissions plus facilement acheter, en temps favorable, les parcelles du terrain voisin du Cénacle, vendables à la mort des propriétaires particuliers, et empêcher ainsi les hérétiques et les schismatiques de s'en emparer.

Votre Eminence nous expose dans sa lettre, et nous en avons eu la preuve aussi, qu'en ce moment l'achat du Cénacle est impossible. Elle loue et approuve notre dessein de faire cette fondation préparatoire et nous engage fortement à la mettre à exécution. Elle a même daigné nous recommander à cet effet à Monseigneur le Patriarche.

Afin de correspondre aux désirs de Sa Sainteté et de la S. C. de la Propagande, nous préparons activement le prochain départ de nos religieux pour Jérusalem.

Le gouvernement de l'Empereur, par la voix de S. Exc. M. le Ministre des Affaires Etrangères, nous a assuré sa protection et son concours.

Mais, Eminence, nous comptons avant tout sur la protection divine et sur la bénédiction du S. Siège pour cette grande entreprise; et nous espérons que votre coeur daignera nous compter désormais comme membres de sa grande famille apostolique et que comme tels Votre Eminence daignera donner à la Société du T. S. Sacrement, pour tous ses enfants qu'elle enverra dans la terre sainte, les mêmes pouvoirs sur terre et sur mer qu'elle a coutume de donner aux missionnaires apostoliques et que nous attendons avec confiance pour partir aussitôt.

C'est avec la plus profonde vénération que je baise votre Pourpre sacrée et que j'ose me dire en Notre Seigneur,

de Votre Eminence

Le très humble et dévot fils

Pierre Eymard

Sup. Soc. SS. St.

Paris 10 juillet 1864

rue faubourg S. Jacques 68

A Son Eminence Monseigneur le Cardinal Préfet de la

S. C. de la Propagande.


Nr.1415

An Marg. Guillot

Adveniat Regnum tuum.

Paris, 14 Juillet 1864.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Je travaille à harmoniser votre Règle avec la nôtre: priez.

Envoyez-moi ce que l'on donne du costume à la postulante, à la novice, à la petite professe et à la grande professe.

En vous disant de ne pas admettre de chaises marquées dans votre chapelle, c'était comme principe, afin d'être maîtresse chez vous et de ne pas voir des chaises vides quand il y à trop de monde; actuellement laissez l'état, mais sachez et dites la loi.

Vous ferez bien de prendre cette demoiselle de Mme Garreau, elle me paraît bien appelée et bien courageuse.

Pour les ornements, il en faut cinq: blanc, rouge, vert, violet et noir; puis une chape blanche avec étole, et deux étoles d'adorateurs. Achetez à Lyon, c'est meilleur marché; faites-les comme les vôtres et non pas gothiques.

Il n'y a encore rien d'arrêté pour le moment du départ à Jérusalem, mais tout est fixé et accepté.

Je remercie Dieu d'avoir apaisé cette tempête d'Angers.

Ayez grande confiance en Dieu; je vous bénis.

Tout à vous en Notre-Seigneur.

EYMARD.


Nr.1416

An den Architekten Perret

Paris, 20 juillet 1864

Bien cher Monsieur Perret,

Le bon Père de Cuers repart définitivement de Paris pour aller préparer la fondation de Jérusalem; la Propagande sur l'ordre de Sa Sainteté nous y encourage et nous presse de le faire.

Le P. de Cuers désirerait bien vous voir avant de quitter la France; il part d'ici samedi pour se trouver à Lyon dimanche matin; il s'arrêtera exprès pour vous; il me prie de vous prier de venir à Lyon dimanche; il viendra vous demander à votre maison; il arrivera le matin même de Paris à votre maison; il arrivera le matin même de Paris à la gare de Perrache et dira sa messe à Ainay. Il vous dira le reste de vive voix; je bénis Dieu de cette fondation; priez bien pour elle; vous savez que je vous ai promis une cellule dans toutes nos maisons et que le Cénacle doit être notre forteresse divine.

Je prie bien pour vous et nous tous, afin que Dieu vous bénisse dans votre apostolat qui porte déjà de si précieux fruits.

Tout vôtre donc en N. S.

Eymard.


Nr.1417

An Marg. Guillot

A. R. T.

Paris, 27 Juillet 1864.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Enfin me voici à vous. J'ai été si absorbé par le départ du Père de Cuers et du fr. Eugène pour Jérusalem que je n'ai pas eu le temps d'écrire. Ils sont partis samedi soir. Dimanche j'ai prêché dehors, ces jours-ci j'ai été encore occupé des objets d'envoi.

Ils partent de Marseille le 29; priez pour cette fondation, qui, je l'espère, donnera beaucoup de gloire à Notre-Seigneur.

J'ai écrit à cette demoiselle de Châlons pour lui demander des renseignements sur ce doute qui m'est resté qu'elle avait quelque chose d'infirme.

Je ne savais pas que mes frères eussent dit que je voulais garder votre fourneau, il paraît qu'il leur fait envie; eh bien! nous le garderons; je vous ferai passer les 200 francs.

J'en viens aux ornements: il faut une chape blanche avec son étole; mettez le chaperon et les orfrois brodés en or, mais simples, galons mi-fins; dans les ornements, je préférerais la moire à toutes ces étoffes damassées, mais à prix égal, à peu près.

Il faudrait donc: un blanc, un rouge, un vert, un violet, un noir; aux ornements mettez des galons en soie; ces ornements doivent être simples, puisqu'ils sont pour tous les jours; plus tard on tâchera d'avoir quelque chose de mieux. Pour des linges d'autel, nous prendrons sur ce que nous avons ici. Il faudrait une douzaine de surplis, mais pas trop longs.

Je n'ai pu encore aller chez Mr Le Clère, je tâcherai d'y aller ces jours-ci.

Votre Règle m'occupe à tous mes petits moments libres.

Je suis heureux de tous les bonheurs qui vous arrivent, c'est Notre-Seigneur qui fait ses noces; tout vient de lui et de par lui; vous faites bien de le remercier, c'est bien juste; tout pour lui, rien pour nous, ce serait mettre un ver dans la racine de l'arbre.

J'ai écrit à soeur Benoîte.

Je crois que la domestique du P. Henri est bien, et qu'elle a une dot raisonnable, vous pouvez l'essayer; mais avant vous pourriez, s'il n'y a pas d'inconvénient, prier le Père Champion de la voir.

Le Père Peilin veut sortir, il est peut-être même sorti; il a écrit à l'Evêque de Grenoble et Monseigneur m'a renvoyé cette lettre, qui n'est guère honorable pour la Société. Je vois que nous avons été un peu le moyen de son sacerdoce, puis que se voyant prêtre, il s'en va; et ce qu'il y a de plus, c'est qu'il veut rester à Marseille. Sans doute qu'il y fera du bien, car c'est un bon confesseur; aussi le laisserai-je libre. Il n'avait jamais donné son coeur à la Société, il voulait prêcher, faire! Que Dieu le bénisse! je ne lui ai pas nui auprès de l'Evêque; au contraire, je l'ai loué: c'est un bon prêtre.

Je vous bénis toutes en Notre-Seigneur

EYMARD.


Nr.1418

An P. de Cuers

Adveniat Regnum tuum.

Paris, 27 Juillet 1864.

Bien cher Père,

J'arrive du Ministère; tout va bien, tout est réglé, vous partirez le 29; nous devons bien prier pour Monsieur Faugère, car il est si bon et si complaisant pour nous: Notre-Seigneur lui doit. Vous avez dû recevoir aujourd'hui les 4000 fr. que je vous ai envoyés par la poste; je sais que vous avez reçu les 10.000 à Lyon.

Vraiment Dieu fait tout , arrange et dispose tout pour le mieux, il veut Jérusalem, il donnera le Cénacle à son heure; il est évident que cette fondation, le premier bouquet après notre approbation canonique, doit bien glorifier Notre-Seigneur et honorer sa Société, car c'est redonner le Cénacle.

Que Dieu vous garde, vous conduise et vous bénisse, cher Père!

Que les difficultés, s'il y en a, ne soient que des preuves nouvelles de votre confiance en Dieu.

Nous prions beaucoup pour vous et le Fr. Eugène.

Je vous bénis tendrement en Notre-Seigneur, en qui je suis,

Tout vôtre.

EYMARD, Sup.


Nr.1419

An Marg. Guillot

Paris, 1er Août 1864.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Je vous envoie ci-inclus la lettre de Mlle Baillet. Voyez et jugez s'il faut la recevoir; elle paraît bien aimer le T. S. Sacrement; elle a une dot de vingt mille francs; elle ne sera pas à charge.

Je suis content que vous ayez reçu cette bonne polonaise; elle est riche et bien ornée de sa vocation. On achète de pareils sujets, parce qu'elles ont passé par le feu.

Les portes faites sont bien comme je les désirais.

Je travaille pour vous.

Ne laissez pas l'idée de la fondation de Jérusalem trop exalter vos filles; d'ailleurs quand sera-ce? Inutile d'aller fonder quand [déjà] on fonde. Cela peut distraire de la maison, faire causer et mettre des embarras.

Rien de nouveau ici. Je vous prie bien d'avoir un peu plus de soin de ce pauvre frère l'âne, comme le dirait Saint François d'Assise, et de ne pas faire d'excès en rien, parce qu'alors il faut se rendre à discrétion.

Je vous bénis toutes et vous surtout.

Tout à vous en Notre-Seigneur.

EYMARD.


Nr.1420

A Mademoiselle X ?

Paris 3 août 1864

Mademoiselle

J'arrive de voyage, je vous verrai demain avec plaisir, mais il faudrait que ce fût de 3 à 4 heures ou après le salut, ce qui serait 5 et 1/4.

Vous allez donc dans le beau et aimable Dauphiné. Je vous en félicite; le pays est toujours le plus beau du monde, fût-il un rocher ou un désert.

A demain.

Tout à vous en N.S.

Eymard.


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