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Nr.1921

An Frau v. Grandville

A R T.

Paris, 4 Avril 1867.

MADAME EN N.-S.,

Il faut bénir Dieu de tout. Quand le moment de votre retraite sera venu, Dieu ôtera toute difficulté.

Il est important pour vous de ne pas sortir avec ce temps si variable et toutes ces grippes et fluxions qui sont dans l'air. Je serai toujours tout à vous, comme le bon maître le voudra.

Nous déménageons pour le boulevard Montparnasse, 112. Nous espérons y être installés la veille du dimanche des Rameaux.

Je vous bénis bien en N.-S.

En lui tout vôtre.

EYMARD, S.


Nr.1922

An Fräul. Virginie Danion

Adveniat Regnum tuum.

Paris, 8 Avril 1867.

MADEMOISELLE EN N.-S.,

Je vous remercie de votre lettre, elle m'a reposé un moment. Je comprends votre désir du Purgatoire; il est bon ne plus offenser Dieu; c'est déjà parfait; mais laissez faire Dieu en vous: c'est mieux. Il isole, il émonde, il taille, il greffe, il cultive et arrose: c'est un bon Jardinier.

C'est lui qui envoie tout ce petit monde autour de vous; soyez enfant avec ces petites filles.

Vous êtes bien heureuse de jouir de Notre-Seigneur après vos communions. Jouissez-en bien; c'est la preuve personnelle de l'amour de Jésus pour vous.

Nous serons à la fin de la semaine, pour dimanche prochain 14, à notre nouvelle demeure: 112, Boulevard Montparnasse. Nous sommes en plein déménagement, bien à plaindre et bien à féliciter, car saint Joseph nous a trouvé une vraie solitude au sein de Paris.

Adieu, je vous bénis et suis en N.-S.

Tout à vous.

EYMARD, S. S.


Nr.1923

An Sr. Philomena

Jesus-Hostie

Paris 25 avril 1867

Chère fille en N. S.,

Laissez enlever à N. S. ce qu'elle voudra, rendez-lui ce qu'elle vous demande. C'est le moment de pratiquer le conseil de notre Bon Maître: "Si on vous prend votre tunique, donnez encore votre manteau".

Avant de mettre le vin dans les bouteilles, exposez-les renversées sur le feu, cela suffira pour les sécher. S'il reste un peu d'eau, cela ne fait rien.-

Ne vous inquiétez pas de ce que vous avez dit à cette pauvre malheureuse! ne lui dites plus rien.-

Mettez votre confiance en Dieu, les hommes sont entre ses mains, à plus forte raison ses ministres.

Je pris bien et vous bénis toutes en N. S.

Eymard.

J'ai reçu ce matin les lettres de M. St. que la Mère d'Angers m'envoie.


Nr.1924

An P. Leroyer

Adveniat Regnum tuum.

Paris, 26 Avril 1867.

Bien cher Père,

Je vous envoie le bon Père Chave, votre cher fils et élève; le Père de Cuers me demandant un aide en son absence, je n'en ai pas trouvé de meilleur et qui vous sera très cher; il va vers vous avec joie, car il vous regarde comme son bon Maître; il faudra le former au saint Ministère, et le mettre à confesser bientôt: il est instruit, et il faut le lancer de suite sur le champ de bataille; il faudra aussi le former à la prédication: il y aura à faire, mais le fond existe, et il finira par vaincre la timidité, et exercer le coeur d'un apôtre.

Je n'ai pu refuser au bon Père de Cuers ce qu'il demande, savoir, des vacances; il me dit en avoir bien besoin et espère que cela le remettra; je le désire de tout mon coeur et le demande bien instamment au Bon Maître.

A son départ, vous gouvernerez la petite barque de Saint Pierre et serez Père et Maître de ses chers enfants.

Dieu vous a donné une belle mission, cher Père, vous êtes heureux d'avoir à lui préparer une si belle moisson de gloire; continuez toujours avec votre esprit de foi, de dévouement et d'amour: le temps du travail est court, celui de la récompense, éternel.

Je suis avec une religieuse affection en Notre-Seigneur, bien cher Père,

Tout à vous.

EYMARD.

P. S. - J'ai permis au Père Chave d'aller jeudi au Plan, veuillez lui confirmer cette permission.


Nr.1925

An Frau Chanuet (Sr. Camille)

Paris 26 avril 1867

Adveniat Regnum Tuum.

Bonne Mère et chère Soeur Camille,

J'espérais vous porter ma lettre, mais je ne puis encore quitter notre maison dans l'état de déménagement actuel. Nous voici au Boulevard Montparnasse 112, nous avons quitté depuis quelques jours notre chère maison de Nazareth du faubourg S.Jacques, où vous avez tant prié.

Nous avons trouvé une petite chapelle ici, de sorte que notre exposition n'a pas encore eu un moment de suspension, c'est ce qui nous a tant consolés.

Vous voilà donc, bonne soeur Camille, souffrante! et arrêtée dans votre chambre, hélas! la croix est lourde et longue, mais pensez qu'elle vous vient du Ciel, et que c'est le Coeur de Jésus qui vous l'a donnée comme à la Servante de sa Passion; ne la regardez pas trop, cette croix, mais regardez plutôt la main qui vous l'envoie, et alors votre coeur la fera fleurir.

Vous êtes la soeur du Calvaire en ce moment, soyez fidèle à votre grande mission.

Je prie beaucoup pour vous, c'est bien juste, et ne pouvant en ce moment aller vers vous, je vous envoie le Père Chanuet. Je tâcherai d'y aller dès que je serai un peu débarrassé.

Le bon Père Chanuet vous arrivera Dimanche matin et vous dira la Ste Messe vers les 9 heures.

Mes bonnes amitiés à toute votre chère et aimable famille.

Le Père vous portera des nouvelles de Sr.Benoîte.

Je vous bénis bien tendrement, bonne et chère soeur et suis en N.S.

Tout à vous.

Eymard SSS


Nr.1926

An Sr. Benedicte

Paris 29 avril 1867

Chère fille,

J'ai reçu une dernière lettre de Mr Saunier, Melle Sterlingue ne se contente plus de ne rien demander, elle veut 86.700 f. de dommages et intérêts.- A la vue de cette iniquité, j'ai écrit à son père.- J'écris au notaire, - c'est le dernier coup. Courage et confiance. Envoyez-moi les lettres de Melle St. que je vous ai envoyées, j'en ai un prompt besoin.-

Dieu est là et son heure. - Je vois qu'il faut quitter Nemours, c'est temps, peut-être que votre absence apaisera tant de fureur.

Je vous bénis en N.S. Tout à vous

EYMARD .


Nr.1927

Aux Soeurs RAVANAT, Servantes SSS.

Fin 1866 ou début 1867

Bonjour, chères filles, votre Père nous édifie bien, il va bien et paraît content.- Ainsi vous êtes toute la famille à Notre-Seigneur, la mère est au ciel. Priez pour moi, chères filles.

Eymard.


Nr.1928

An Sr. Benedicte

Paris 1er mai 1867

Chère fille en N. S.,

Je désirerais bien vous voir à Paris.............; ce qu'il y a à faire dans cette tempête.- Je n'ai rien reçu encore de Monseigneur. Je tiendrais à le prévenir. Demandez au Bon Maître de venir et qu'il vous donne la force.- C'est le cas de courber la tête sous la croix, de prier pour ceux qui persécutent et font souffrir.

Il faut attendre l'effet de ma lettre au Père; quant aux dénonciations, j'y répugne.

Que veut le Bon Maître? il faut adorer sa croix comme son Eucharistie.

Je vous bénis en N. S. et je vous attends. Si Sr. Philomène vous est utile, amenez-la.

Tout à vous en N. S.

EYMARD


Nr.1929

A Sr. Philomène.

St. Maurice, 8 mai 1867

Chère fille en N. S.,

Je ne vous oublie pas devant Dieu. Je prie beaucoup pour votre bon et cher Père.

C'est consolant, dans sa douleur, d'avoir la confiance dans le salut des siens.

Je ne sais que vous dire du conseil de votre cher oncle. Je n'y vois point d'obstacle sérieux; ce serait un dernier effort, et une satisfaction pour votre oncle; - gardez-en le double si vous écrivez.

Jamais je n'avais cru que l'avarice pût conduire si loin! jamais je n'aurais soupçonné une indélicatesse pareille.

Je ne voulais pas ajouter à l'avarice, la Jalousie, mais, hélas! cette haine et cette vengeance qui l'ont portée à jeter feu et flamme partout me montrent bien la cause du mal.

Il faut bien prier pour elle, elle en a grand besoin.-

C'est une fameuse épreuve, mes chères filles, heureux (?) de souffrir quelque chose pour l'oeuvre et la gloire de Jésus.

Je vous bénis bien.

Tout à vous en N. S.

Eymard.


Nr.1930

R.P. Jules GAYRAUD

A.R.T.

S.Maurice 12 mai 1867

Bon cher frère Jules,

Je viens répondre à votre lettre intime.

Je remercie le Bon Maître de vous avoir inspiré de l'écrire, elle a été une lumière pour moi, et m'a confirmé dans la vérité d'un sentiment commun au P. Chanuet et à moi.

Le P. Chanuet, il y a une 15 de jours, vous demandait à moi pour son noviciat, afin d'y être comme habitant profès - et ayant une vocation plus solitaire que active, votre lettre vient me révéler ce besoin.

Je n'hésite donc pas à vous dire, cher frère Jules, venez ici à S. Maurice, vous y trouverez tout ce que votre âme désire, n'allez pas essayer ailleurs, ce serait un faux pas. Votre état est une épreuve, mais non une raison de non vocation eucharistique. Dieu se sert de cela pour vous ouvrir la voie et la maison la plus parfaite de la Société.

Attendez-moi à Paris, préparez-vous et souvenez-vous que la joie reviendra avec le bon soleil de l'Eucharistie. Entre vous Dieu et moi.

Je vous bénis bien en N.S. et suis, cher frère, Tout à vous.

Eymard Sup.


Nr.1931

An Marg. Guillot

Saint-Maurice, 12 Mai 1867.

Chère fille,

Je vous envoie le modèle de la procuration à faire devant notaire par Soeur Louise. Faites-la faire de suite, et l'envoyez immédiatement à monsieur Saunier, notaire, à Nemours, (Seine-et-Marne).

Le temps presse, il faut nous sortir de ce Calvaire. Je sais que l'on craint que cette pauvre demoiselle Sterlingue aille encore plus loin.

Ecrivez à Mr Saunier, en renvoyant la procuration, que vous solderez le prêt de Mademoiselle... après l'expiration des six mois.

Je n'ai que le temps de vous bénir en Notre-Seigneur.

EYMARD.

P. S. - Mr Chesneau, Grand Vicaire, me parle toujours de cette femme à l'entrée de la ruelle, pour indemnité de la ruelle fermée. Mr Loriol s'en est enquis. Donnez-lui 100 francs: je vous renverrai les vôtres à cette fin.


Nr.1932

An Marg. Guillot

Paris, 12 Mai 1867.

Chère fille,

Dans ma préoccupation, j'ai oublié le modèle de la procuration de soeur Louise; le facteur était pressé, et je viens vite réparer mon oubli.

Ecrivez à Mr Saunier, comme je vous l'ai dit, que vous lui donnez avis de la réception de sa lettre par laquelle il vous demande, au nom de Mlle Sterlingue, le remboursement des deux billets que vous lui avez faits de la somme prêtée, et que vous tiendrez prête au remboursement pour cette époque.

Il faudra laisser partir ma soeur et Nanette, puisque les choses en sont là.

Dans la lettre à Mr Saunier, dites-lui qu'il recevra de suite la procuration que je vous ai envoyée pour Mlle Louise Chabert.

Hélas! pauvre fille, en voilà-t-il assez? Je reçois encore une lettre aujourd'hui de Mr Saunier... Priez bien que tout s'arrête là... (trois lignes effacées)...........

......................................................

Pauvre fille, je souffre aussi de votre souffrance, mais il faut en tirer profit.

Soeur B. est venue jusqu'ici avec soeur Phil. qui avait besoin d'un conseil; elles sont, je pense, encore à Nemours. J'aurais bien désiré que soeur Phil. restât à Nemours pour le déménagement, elle me l'a un peu promis.

Soeur B. a bien besoin de vite s'en aller; et vous, gardez-vous de venir à Nemours: le maire et notaire est trop irrité, et même Mr le Curé.

On s'en tirera comme on pourra.

Dites bien à la bonne et chère soeur Antoinette que je la bénis, que je prie bien pour elle, d'avoir une grande confiance en la bonté de Notre-Seigneur, qui a toujours été si bon pour elle; ayez soin qu'elle fasse ses voeux perpétuels avant de mourir, si Dieu le veut.

Elle sera bien reçue de Dieu et de la T. Ste Vierge, car elle est si bonne et si charitable.

Je vous bénis bien, chère fille; du courage et de la force: c'est le moment de souffrir pour Notre-Seigneur.

EYMARD.

P. S. - Avez-vous un sacristain et un jardinier? J'ai toujours mon frère Pierre.


Nr.1933

An Sr. Benedicte

St. Maurice 12 mai 1867

Chère fille,

Le F. Charles va vous envoyer une procuration vu votre état civil, afin que vous puissiez signer l'acte à faire pour Melle Sterlingue avant de partir de Nemours; faites demander à Mr Saunier si vous avez besoin de faire une procuration, faites cela simplement, et avec politesse, comme toujours, on est si monté qu'un rien fait faire explosion, il faut tout simplement en finir et s'en aller, et en s'en allant, prier pour ceux et celles qui nous ont fait souffrir, et les excuser même, à l'exemple de N. S.

Tâchez de voir Mr le Doyen ou au moins lui dire votre départ et le remercier de sa charité pour nous:

Tenez-vous bien unie à N. S., et voyez sa sainte volonté en tout ce qui arrive.

Je vous bénis, chère fille, en N.S.

EYMARD


Nr.1934

An Marg. Guillot

Saint-Maurice, 13 Mai 1867.

Chère fille en Notre-Seigneur,

Vous voilà donc à Paris! Que Dieu en soit béni! Je vous ai envoyé à Angers la procuration pour soeur Louise, semblable à celle du frère Charles; s'il l'a, lisez-la.

Que faire? Puisque vous êtes à Paris, allez jusqu'à Nemours, mais n'y voyez personne, à moins toutefois que, sur les lieux, vous jugiez autrement pour le bien. Si vous rencontrez Mlle Sterlingue, point de reproches ni d'indignation.

Au fond, peut-être c'est une grande grâce de nous en aller de là; car cette fondation était mal assise. Dieu a ses vues. Si nous méritions cette leçon et avions besoin d'humiliation, la voici arrivée: qu'elle soit bien reçue!

Je ne serai à Paris que demain matin vers les neuf heures et demie.

Je vous bénis bien en Notre-Seigneur.

EYMARD.

P. S. - J'ai écrit le soir à soeur Marie d'ouvrir ma lettre et de faire vite faire la procuration de soeur Louise selon le modèle, et de l'envoyer à Nemours, à Mr Saunier.


Nr.1935

An Sr. Antoinette sss

Saint-Maurice, 13 Mai 1867

CHERE FILLE EN N.-S.,

J'ai écrit à la bonne Mère, ouvrez la lettre qui renferme la procuration de Sr Louise. Faites-la faire par Mr Neveu, notaire, et envoyez-la de suite à Mr Saunier, notaire à Nemours (Seine et Marne).

Je désire bien vite finir cette malheureuse question de Nemours.

Je suis encore ici jusqu'à demain, puis j'irai à Paris; la Mère doit être à Nemours. Pauvre Mère! son coeur doit bien souffrir! il faut beaucoup prier pour elle.

Peut être est-ce un grand bien que vous quittiez Nemours.

Je vous bénis, chère fille, en N.-S.

EYMARD.


Nr.1936

An Marg. Guillot

Paris, 15 Mai 1867.

Chère fille en Notre-Seigneur,

J'ai été bien peiné d'apprendre que vous étiez à Paris, alors qu'on m'avait dit que vous étiez partie; c'est dans cette certitude que je suis vite allé chez le notaire, rue Saint-Honoré, 370, Mr Meignen, pour le consulter sur l'acte à faire à Nemours, et pour lui demander la procuration du frère Charles.

Il y trouve des difficultés, il va en écrire à Mr Saunier, notaire de Nemours. Seulement je lui ai dit que nous ne voulions pas payer les frais d'actes, que c'était à Mlle Sterlingue à les payer, que c'était bien assez d'une fois.

En revenant de chez le notaire, j'ai vite écrit à Angers, par le télégraphe de suite, pour qu'on fît faire la même chose. De sorte, comme vous le voyez, je ne me suis occupé que de vos affaires. J'aurais bien voulu vous voir, le bon Dieu ne l'a pas voulu. Il sera votre conseil et votre force. Il ne m'était pas possible de quitter le noviciat avant, à cause du règlement à faire. Si au moins vous y étiez venue, cela aurait été plus vite.

Ne vous laissez pas troubler à Nemours par tout ce qu'on dira; le bon Dieu sait bien que nous n'avons ni capté, ni influencé Mlle Sterlingue: c'est un subterfuge. D'ailleurs, je regarde cela comme une grande grâce, nous étions dans une trop fausse position; tôt ou tard il aurait fallu rompre.

J'ai reçu des nouvelles d'Angers; soeur Antoinette est toujours dans le même état.

Je vous bénis, vous et toutes vos filles, en Notre-Seigneur.

EYMARD.

P. S. - Je crois que vous ne pouvez vous dispenser de voir Mr le Doyen; il est bon et dévoué... Je prie sans cesse pour vous et pour ce pauvre Nemours.


Nr.1937

A Monsieur Neveu, Notaire, Angers

Paris 17 mai 1867

(Monsieur)

On ne veut pas accepter la procuration que vous avez envoyée, cela ne fera qu'ajouter aux difficultés avec cette tête folle.

Je vous prie donc, Monsieur, de faire une procuration semblable à celle dont je vous ai envoyé le modèle; il me tarde de voir ces Dames sortir de là.

Je vous remercie d'avance de toute votre bienveillance pour ces Dames, elles ont bien besoin de vous.

Agréez l'hommage respectueux, Monsieur, de votre très humble S.

(Eymard)


Nr.1938

An Marg. Guillot

Paris, 18 Mai 1867.

Chère fille en Notre-Seigneur,

J'ai été bien édifié de la sainte mort de soeur Antoinette. C'est la mort d'une adoratrice, et quelle douce mort! Et l'heureux réveil aux pieds de Jésus, roi de gloire, après avoir été le roi d'amour et le bon Maître, qu'elle a si bien servi et beaucoup aimé!

Il fait bon mourir au service de Jésus-Eucharistie! Que notre mort soit celle d'un bon serviteur!

Je viens d'envoyer pour la deuxième fois un modèle de procuration moins humiliante, mais il faut se résigner à payer les frais de l'acte. Cette malheureuse en veut pas, et menace toujours d'un scandale et d'un procès.

J'ai reçu hier une lettre bien pénible de Mr Saunier, toujours au sujet de la captation qu'il croit vraie, alors que je lui ai tout expliqué. Que faire? Il faut se résigner, souffrir, et pardonner tout, sans fiel comme sans retour.

Hélas! que de fois je dis: mon Dieu, je vous l'offre!

Mais ce qui m'afflige, c'est de penser que Notre-Seigneur va perdre un trône d'adoration. Je ne puis me résigner à cette perte eucharistique de son service.

J'ai bien lu ce que m'écrit la bonne soeur Marie; mais il n'y a rien ni à dire, ni à faire, puisque nous ne savons pas si vous serez renvoyées et humiliées à ce point.

Je vous bénis, chère fille.

Tout à vous en Notre-Seigneur.

EYMARD.


Nr.1939

An Herrn Neveu, Notar

(Paris) 18 mai 1867

Monsieur,

On m'envoie un autre modèle moins humiliant pour tous, s'il est encore temps, voyez. -

Quand on a affaire avec des têtes folles et fausses, on arrive à ce triste résultat, mais je conseille à ces Dames de faire l'abandon de leurs droits plutôt que de faire un procès.

Agréez.....etc.


Nr.1940

An Sr. Bénédicte

Paris 18 mai 1867

Chère fille en N. S.,

Je suis inquiet sur vous toutes, écrivez-moi un mot.- La Mère est-elle partie? où est-elle? et comment se trouve-t-elle?

Je hâte toutes les procurations à faire. Je voudrais vous voir vite sortir de ce pauvre et pénible calvaire.-

Mais laissons faire le Bon Maître: tout arrive pour le mieux; après nous verrons la main miséricordieuse de Dieu; on ne pouvait sortir de cet état si mal assis et de ces conditions si onéreuses, et si fragiles, que par un coup de tempête, mais j'aime à voir le Bon Maître dormant dans sa nacelle.. déjà presque submergée.

Regardez non la Croix et ses épines, non ceux qui crucifient ou qui insultent, mais le ciel qui le veut, et Jésus qui veut un lieu de paix.

Adieu, chère fille, je vous bénis et toutes vos chères soeurs.

Eymard.


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