La tragi-comédie


Entre 1625 et 1660, la tragi-comédie domine incontestablement le théâtre. Son esthétique de la bigarrure, son jeu sur l'illusion et le provisoire, ses intrigues enchevêtrées et ses excès reflètent l'exubérance baroque. Ces pièces au dénouement heureux et à la mise en scène spectaculaire (voyages, combats, naufrages) racontent une série de péripéties qui peuvent s'étaler dans le temps (de quelques jours à plusieurs décennies). C'est une accumulation de situations sans unité structurelle forte, l'action s'arrêtant quand l'auteur le décide et non selon une logique narrative. La démesure imprègne le genre : érotisme, cruauté (meurtres, viols, tortures, suicides, qui se déroulent sur scène et non en coulisse), faux semblants (déguisements, folie, méprises, morts factices), aventures échevelées et amours contrariés. Les personnages sont alors typés (amants, rivaux, pères hostiles, tyrans cruels). La diversité est le maître-mot de cet univers. Autre caractéristique de la tragi-comédie : son mélange des tons, réunissant comédie et drame, langages noble et commun, rois et paysans. Ces particularités ont été théorisées dans la préface de Tyr et Sidon de Schélandre, rédigée par Ogier et devenue le manifeste de "l'irrégularité". Celui-ci y refuse les règles alors en train de s'affirmer et célèbre la "variété des événements" représentés.

Alexandre Hardy est le premier dramaturge à marquer ce genre.

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