romanrose.JPG (55472 byte)Le Roman de la Rose s'intitule "roman" mais constitue plutôt un double miroir aux amoureux, une somme allégorique et encyclopédique de 22000 octosyllabes à rimes plates qui résume tous les thèmes de la courtoisie et de la philosophie des XIIe et XIIIe siècles.

Le premier Roman de la Rose, écrit vers 1230 par un poète courtois, Guillaume de Lorris, raconte les étapes initiales d'un parcours amoureux au milieu d'un "jardin d'Amour". Inachevé, il s'interrompt après 4058 vers alors que l'amant, désespéré, est séparé de la Rose (la Dame) par les murailles pleines de personnages du château de Jalousie. Ce premier texte est la mise en récit, à travers la fiction d'un songe autobiographique, des thèmes de la lyrique courtoise, une sorte de synthèse poétique de la fin'amor (qui est alors à la fois à son apogée et au début de son déclin), un art d'aimer complexe et subtil, dans lequel l'allégorie est utilisée avec beaucoup de légèreté.

Le Roman de la Rose est achevé vers 1270-1275 par Jean de Meung, clerc parisien par ailleurs traducteur d'oeuvres latines. Cette deuxième partie est une longue glose critique et ironique de la première, dont le ton est beaucoup plus lourd et démonstratif. L'amant perd ses illusions courtoises, et va jusqu'à cueillir la rose, dans une scène d'une obscénité à peine voilée. Les personnages sont des figures allégoriques: le dernier mot revient à Nature, qui exalte procréation et fécondité. Les thèmes courtois sont remplacés par des conseils cyniques, des digressions philosophiques inspirées d'Alain de Lille, des exposés scientifiques, des prises de position sur l'actualité.

Resumé

Le poème raconte, sous la forme d'un songe allégorique, la conquête que fait l'auteur/narrateur d'une rose, qui représente la jeune fille aimée. Dans la première partie le narrateur nous raconte un rêve qu'il a fait cinq ans auparavant et qui paraît se réaliser au moment de la narration. Dans ce rêve, le narrateur/amant se lève de bonne heure et se promène au bord d'une rivière. Il parvient à un jardin entouré d'un mur sur lequel sont figurées des images affreuses: Haine, Avarice, Tristesse, Pauvreté, etc. Une belle demoiselle, Oiseuse, l'invite à entrer dans le jardin de Déduit (Plaisir), où règne l'Amour entouré des vertus dont la pratique lui est favorable. Dans la fontaine où Narcisse s'est noyé autrefois, l'amant aperçoit le reflet d'un buisson de roses, dont un bouton en particulier l'attire. C'est précisément à ce moment qu'Amour lui décoche une flèche qui lui entre par l'œil et pénètre jusqu'au cœur. Dame Raison conseille à l'amant d'abandonner cet amour, mais, encouragé par les conseils contraires d'Ami, l'amant s'approche du bouton. En dépit de Danger, Jalousie, Peur, Honte, etc., il est reçu par Bel Accueil et obtient un baiser. Jalousie fait construire aussitôt un château pour enfermer Bel Accueil.

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