Fronde

Troubles politiques qui secouèrent la France durant la minorité de Louis XIV (1648 - 1653).

La Fronde réunit le parlement de Paris, soutenu par six parlements de province, et une fraction de la noblesse dans un même mouvement de résistance à l'absolutisme royal, que Richelieu avait contribuéà renforcer. S'appuyant sur le mécontentement populaire consécutif à la disette, la Fronde ne débouche sur des troubles civils qu'après l'accession au pouvoir de Jules Mazarin, cardinal italien qui coalise contre sa personne et sa politique une grande partie de l'opinion.

La Fronde parlementaire

Dès 1643, la " cabale des Importants " trahit l'agitation qui couve au sein de la noblesse ; mais c'est le parlement, hostile à des mesures fiscales susceptibles de porter atteinte aux droits des magistrats, garantis par l'édit de la Paulette, qui entre le premier en rébellion ouverte et prétend " réformer les abus de l'État ", ce qui revient à restaurer ses propres prérogatives. L'arrêt d'Union (13 mai 1648), pris en accord avec la Cour des aides et la Chambre des comptes, donne ainsi l'envoi à la Fronde parlementaire, dont les principaux meneurs sont Paul de Gondi, futur cardinal de Retz, et le conseiller Pierre Broussel. Les arrestations de Broussel, très populaire à Paris, du président et d'un autre membre du parlement soulèvent la rue (journée des Barricades, 16 août 1648). Mazarin et la régente, Anne d'Autriche, doivent ordonner la libération des parlementaires, mais la tension reste vive : le cardinal, la régente et le jeune roi doivent quitter précipitamment Paris pour Saint-Germain-en-Laye, dans la nuit du 5 au 6 janvier 1649, alors que l'armée de Condé s'apprête à assiéger la capitale, amenant la signature de la paix de Rueil (11 mars).

La Fronde des princes

C'est alors Condé lui-même qui, cédant à ses ambitions, cristallise autour de sa personne la contestation de la noblesse, répandue dans toutes les provinces et lui offre une cause de premier ordre lors de son arrestation (18 janvier 1650). Autour de Condé, se retrouvent son frère, le prince de Conti, le cardinal de Retz, les ducs de Beaufort, de Bouillon, de La Rochefoucault, le duc et la duchesse de Longueville, et même le vicomte de Turenne, qui, par passion pour cette dernière, prend les armes contre la monarchie, mais est battu à Rethel (15 décembre 1650). La Fronde des princes semble matée.

Pourtant, la haine à l'égard de Mazarin est si vive qu'elle sert de fer de lance à l'union des deux Frondes, si bien que le ministre, en février 1651, doit quitter la France pour Cologne. Ce sont alors les rivalités et les intrigues, suscitées par des intérêts contradictoires, qui vont servir la cause royale. Turenne, à nouveau gagné par Mazarin, que la reine avait rappelé, prend la tête des troupes qui, après les défaites (à Bléneau et àÉtampes) de Condé, désormais allié des Espagnols, le battent définitivement dans le faubourg Saint-Antoine (2 juillet 1652). Condé entre dans Paris grâce à la complicité de la Grande Mademoiselle, fille de Gaston d'Orléans, lui-même acquis aux conspirateurs ; cependant, s'il parvient à remuer le peuple parisien en exaltant son hostilitéà l'égard de Mazarin, il ne peut faire cause commune avec les bourgeois.

La victoire royale

Anne d'Autriche et le jeune Louis XIV rentrent à Paris le 21 octobre 1652, tandis que Mazarin, qui s'était cette fois retiréà Liège, ne rejoint la Cour qu'au mois de février suivant. La défaite de l'Ormée, association d'inspiration républicaine qui avait pris, à Bordeaux, le parti de Condé, consacre, en août 1653, l'échec militaire de l'insurrection. Son échec politique ne sera pas moins grand ; Louis XIV saura tirer les leçons de la Fronde pour asservir le parlement et mettre au pas la noblesse en lui imposant les contraintes de la vie de cour.

(Ces notes sont tirées de www.webencyclo.fr)

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