Actif dans presque tous les domaines de la création artistique, Jean Cocteau s'est défini lui-même comme un « franc-tireur » du cinéma.

Il a rencontré le septième art une première fois en 1931 avec Le Sang d'un poète, réalisé comme d'autres films illustrant la deuxième avant-garde grâce au mécénat du vicomte de Noailles, première version d'un thème qui lui restera cher, la difficulté d'être du poète parmi les hommes. L'expérience est sans suite.

C'est pendant l'Occupation que Cocteau revient au cinéma, d'abord comme scénariste (du Baron fantôme de Serge de Poligny et de L'Eternel retour de Jean Delannoy) puis comme réalisateur, demandant à René Clément de l'assister pour son premier film, La Belle et la Bête, en 1946. Il réalise ensuite quatre longs métrages, tentant de marier le réalisme de la représentation cinématographique, la densité de la pierre ou du métal, avec la magie propre à son imaginaire poétique. Ses films, et plus encore la liberté avec laquelle il les a réalisés, ont fait de lui une sorte de saint patron de la Nouvelle Vague.