LE THEATRE


L'évolution des genres


Au début du siècle coexistent deux types de spectacles : les "parades" et farces des rues, et les pastorales jouées dans des cercles restreints à destination d'un public noble et lettré. Puis s'impose pour plus d'un demi-siècle la tragi-comédie, mêlant drame et comique dans une mise en scène saisissante. Mais une volonté d'ordre et de clarté émerge peu à peu entre 1635 et 1660, et les règles classiques s'imposent finalement à la fin de cette période de transition qui voit les dramaturges alterner tragi-comédies d'une part et comédies et tragédies de l'autre. De 1660 à 1685, c'est le triomphe absolu du classicisme et l'apogée de la tragédie et de la comédie. Après 1690, le théâtre est en butte aux attaques du parti dévot et se renouvelle peu, malgré l'influence italienne grandissante et une timide critique sociale dans les comédies.

Les règles du théâtre classique

 

De ce souci de crédibilité découlent les célèbres règles. L'unité de temps veut que la durée de la pièce corresponde à celle de l'histoire représentée (les entractes, nécessaires techniquement, permettent d'allonger ce temps fictif à une journée). Il en résulte l'unité de lieu (on ne peut pas beaucoup se déplacer en vingt-quatre heures) et l'unité d'action (un seul sujet auquel tout est subordonné). Une quatrième unité proscrit les mélanges chers au baroque. Chaque pièce est organisée selon un certain nombre de paramètres, et quand ceux-ci varient elle s'inscrit dans un genre ou un autre, les catégories étant très normalisées. Aussi la tragédie possède un langage "élevé", des héros nobles, une tension constante, un dénouement malheureux ; la comédie utilise un style "bas", des protagonistes roturiers, un déroulement relâché et une fin optimiste. Autre règle fondamentale: la bienséance, qui interdit de choquer autrui par des audaces scéniques (plus de spectacles sanglants) et morales (l'indécence est bannie, les personnages doivent rester conformes à leur condition sociale).

Les conséquences dramaturgiques sont indéniables: peu de comédiens sur scène, une homogénéité structurelle (situation de crise, avec un rebondissement et un épilogue rapide), le rôle fondamental du récit (toute l'action proprement dite se passant en coulisse). Ces règles vont être de plus en plus strictes, voire drastiques. Après 1685, elles auront tendance à figer le théâtre français après lui avoir permis de connaître un âge d'or.

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